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ma vie

6 septembre 2008

Les théories de la terre creuse : Les soucoupes volantes viendraient de l’intérieur de notre planète

Honteusement recopié de Carl Mathel - SPS n° 159, janvier-février 1986

L’imagination est indispensable à la découverte scientifique. Mais il arrive qu’elle échappe au contrôle de la raison et que dans le cerveau d’un grand savant naisse une théorie loufoque. Comme elle n’est pas accueillie par le reste de la communauté scientifique et que nulle expérience ne vient la confirmer, elle est bientôt oubliée, pour le plus grand bien de la réputation que son auteur laisse à la postérité. Qui sait encore que le célèbre astronome britannique Edmund Halley, parrain de la comète qui nous rend visite cette année, avait publié en 1692 un essai dans lequel il soutenait que le globe terrestre n’est pas plein, mais creux ? Dans son maître ouvrage Fads and Fallacies in the Name of Science, l’écrivain américain Martin Gardner, infatigable chasseur de pseudo-science, résume ainsi le modèle proposé par l’astronome anglais : « Selon Halley, la Terre était une coquille sphérique de 1500 milles d’épaisseur, contenant deux coquilles internes de diamètres comparables à celui de Mars et de Vénus, et enfin une sphère centrale solide de la taille de Mercure environ. On trouvait sur chacune de ces sphères, disait-il, les conditions nécessaires à la vie. Un jour perpétuel y régnait, soit qu’il émanât de luminaires spéciaux, tels que Virgile en a placé au-dessus de ses Champs-Élysées, soit que l’atmosphère entre les coquilles fût elle-même lumineuse. Lorsque des aurores boréales se produisirent en 1716, Halley avança l’hypothèse qu’elles pourraient avoir pour cause une fuite de ce gaz luminescent. La Terre étant aplatie aux pôles, il était naturel que la coquille externe fût un peu plus mince en ces points et permît donc au gaz de s’échapper, le cas échéant… »

L’idée d’une terre creuse, habitable à l’intérieur, a été reprise par plusieurs pseudo-savants, sous des formes variées. En 1870, un Américain nommé Cyrus Reed Teed, qui avait d’abord étudié des médecines « naturistes », publia une brochure dans laquelle il racontait qu’un soir où il se trouvait seul, à minuit, dans le laboratoire qu’il s’était monté pour étudier l’alchimie, une femme très belle lui était soudain apparue. Elle lui révéla les vies antérieures qu’il avait vécues et lui dévoila les secrets de l’univers : celui-ci est pareil à un oeuf, nous vivons sur la face interne de la coquille. Teed était éloquent. Il créa un bureau géodésique qui se livra à des expériences pour prouver que la surface de la Terre est concave : c’est l’intérieur de la coquille. La société communautaire qu’il fonda pour dénoncer la « science officielle » groupa jusqu’à quatre mille fidèles, pour les trois quarts du sexe féminin, sur lesquels il exerçait une étrange fascination.

En 1913, un petit mécanicien de l’Illinois, Marshall B. Gardner(à ne pas confondre avec l’auteur de Fads and Fallacies), publia un modèle de terre creuse proche de celui de Halley, mais avec une seule coquille sphérique, de 800 milles d’épaisseur. A l’intérieur, un soleil de 600 milles de diamètre répand une lumière permanente. Il y a des ouvertures aux deux pôles, chacune de 1400 milles de diamètre. Les mammouths gelés découverts en Sibérie proviennent de l’intérieur de la Terre ; il se peut que d’autres animaux de cette espèce y vivent encore. Les Eskimos sont originaires de l’intérieur de la Terre. L’auteur vitupérait les professeurs d’université qui ne prêtaient pas attention à ses théories.

En Allemagne, les écrits de Teed ont servi de base à une doctrine qui se développa largement (comme d’autres pseudo-sciences) dans le climat d’obscurantisme culturel du nazisme, sous le nom de Hohlweltlehre (« théorie de la terre creuse »). Une des conséquences qu’on en tirait était que la surface interne habitée étant concave (et non convexe), il devait être possible, avec des instruments appropriés d’observer des objectifs très lointains, en visant au-dessus de l’horizon apparent. C’est ainsi que pendant la deuxième Guerre mondiale un groupe de dix hommes, sous le commandement du Dr Heinz Fischer, technicien des rayonnements de grande longueur d’onde, fut envoyé sur 1’î1e de Rugen afin de prendre des images radar de la flotte britannique, en pointant un radar vers le ciel sous un angle de 45°. Cet épisode grotesque ayant été rapporté par Martin Gardner dans la première édition de son ouvrage, publiée en 1952, le Dr Fischer se plaignit à l’éditeur et le menaça de poursuites, alléguant qu’il avait obéi aux ordres reçus sans croire un mot de la Hohlweltlehre, et que la relation de Martin Gardner risquait de lui porter tort. Pour ne pas avoir d’histoire, l’éditeur américain supprima ce passage dans l’édition de 1957 !

(Signalons en passant comment le pouvoir nazi est intervenu dans un autre domaine scientifique. En 1937, Rudolf Hess, représentant du Führer, déclarait « prendre sous sa protection » le XIIe Congrès international d’homéopathie de Berlin « afin d’exprimer l’intérêt que porte l’État national socialiste à toutes les méthodes thérapeutiques utiles à la santé du peuple ». Il invitait en même temps le corps médical à tenir « compte des résultats concrets de ceux qui utilisent pour guérir des moyens qui ne sont pas ceux généralement usités. » Les essais de produits homéopathiques, qui était déjà menés depuis plusieurs années, prirent bien entendu une ampleur nouvelle après cette prise de position des autorités hitlériennes. C’est seulement après l’effondrement du IIIe Reich qu’un des protagonistes de ces recherches, le Dr Fritz Donner, a raconté comment ses yeux s’étaient dessillés devant les résultats négatifs des traitements homéopathiques, mais comment il lui avait été impossible de s’élever contre un système devenu doctrine d’État.)

Revenons à la théorie de la « terre creuse ». En dépit de sa perte de crédit, elle a parait-il gardé en Allemagne des partisans, qui se groupent au sein d’une secte. Aux États-Unis, il s’est opéré un curieux amalgame entre la « terre creuse » et les UFO (objets volants non identifiés, ou « soucoupes volantes »). Cette histoire nous est racontée dans une plaquette que son auteur, Marc Hallet, a publiée récemment sous le pseudonyme de Carl Mathel. Nous le remercions de nous avoir autorisés à tirer de son texte les extraits qui suivent.

Étude d’un mythe

La théorie de la Terre creuse ne pouvait manquer d’alerter les ufologues en quête de mystères de toutes sortes…

En 1945 déjà, l’éditeur de science fiction Ray Palmer avait publié dans Amazing Stories un long feuilleton délirant dont 1e canevas original avait été composé par un certain Richard Shaver. Il y était question de deux races souterraines antagonistes : les Teros, constructifs et bienfaisants et les terribles Deros qui prenaient un malin plaisir à provoquer chez les humains les pires catastrophes : guerres, inondations, naufrages etc. En outre, les Deros combattaient les Teros, bien moins nombreux.

Ce feuilleton dut être brusquement interrompu à la suite de plaintes de lecteurs instruits qui se montrèrent très mécontents de ce charabia ridicule.

Pourtant, en décembre 1959, Ray Palmer (devenu ufologue) ressortit les récits de Shaver sous une nouvelle forme dans sa revue ufologique « Flying Saucers ». Cette fois, les récits de Shaver étaient présentés comme d’authentiques révélations d’un initié.

Palmer, bien décidé à frapper un grand coup, avait au préalable averti Gray Barker qu’il allait publier des informations exceptionnelles sur l’origine des UFO. Barker mordit à l’hameçon et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le débat fut lancé. Plusieurs ouvrages anciens furent réédités et des témoignages loufoques commencèrent à affluer…

On raconta par exemple que des chercheurs avaient mystérieusement disparu en explorant des grottes ou en tentant d’atteindre les ouvertures polaires par mer ou par air. Palmer osa même publier le témoignage d’un photographe qui prétendait avoir appuyé par erreur deux fois sur le bouton « sous-sol » d’un ascenseur new-yorkais et être descendu alors à grande profondeur pour se retrouver parmi les habitants de l’intérieur du globe !

Un délire collectif s’empara d’un grand nombre de cerveaux fêlés. Il ne fallut guère de temps pour que les sinistres MIB (hommes en noir) fussent identifiés aux redoutables Deros amateurs de chair fraîche d’origine humaine. Certains « décollèrent » quand Shaver annonça qu’on avait vendu des milliers de voitures Ford aux Deros ; or, tout le monde sait que les MIB ont une prédilection pour les Ford et les Cadillac noires…

Kurt Glemser, Michael X, Riley Crab (successeur de Mayde Layne), Th. Titch, William Warren, Raymond Bernard, Timothy Green Beckley et O. Huguenin furent les auteurs qui avec Barker et Palmer diffusèrent le plus la théorie de l’origine souterraine des UFO. Un nombre impressionnant d’articles, de brochures et de livres à faible ou à forte diffusion ! A noter que Huguenin était l’élève du professeur A.J. de Souza, Président de la Société Théosophique brésilienne.

Le débat commença bientôt à tourner en rond dans l’attente d’un document concret qui pourrait servir d’argument irréfutable. Car aucun argument irréfutable en faveur de la théorie souterraine des UFO n’existait jusque là !

Encore une fois, ce fut Palmer qui relança le débat… en même temps que l’intérêt de ses lecteurs et le tirage de ses revues. Sur la couverture d’une de ses revues de juin 1970, au-dessus du titre « Première photo du trou au pôle » il publia une photo NASA prise par un satellite ESSA. D’autre photos du genre figuraient à l’intérieur de la publication. Dans un éditorial enflammé, certain d’avoir définitivement rivé le clou à ses adversaires, Palmer décrivait en long et en large les particularités des photos qu’il présentait et dénonçait fiévreusement la conspiration du silence qui entourait le sujet. Mais, rusé comme à son habitude, il prenait soin de publier également un article de J. Prytz qui démontrait l’absurdité de la théorie de la Terre Creuse. Ainsi, chacun y trouvait son compte…

Il faut croire qu’après cet énorme scandale, Palmer recueillit une foule de nouveaux lecteurs curieux ou idiots. Palmer choisit en effet de continuer à défendre les idées de Shaver et oublia complètement les arguments de Prytz. Dès lors, il se fit un devoir de répondre à l’avalanche de courrier que des lecteurs sensés lui adressèrent. Le trou noir, lui fit-on observer, incluait des terres bien connues comme par exemple l’Irlande. Son origine était simple : il s’agissait de la zone où le soleil reste en-dessous de l’horizon en hiver et que les satellites ne photographient pas. Les photos qui montraient un trou noir avaient été prises en hiver et les autres qui montraient une étendue blanche de nuages avaient été prises en été.

Avec le style provoquant qui le caractérisait, Palmer tenta de contrer ces explications évidentes. Il ne réussit qu’à se contredire et à étaler son ignorance scientifique. A bout d’argument, il lança finalement un défi absurde : il fallait qu’on lui propose une photo montrant des détails au sol des pôles et non plus une zone noire ou des nuages.

En décembre 1970, Palmer publia de nouvelles photos des pôles recouverts de nuages. « Qu’essaye-t-on de nous cacher » écrivait-il en faisant tout un mystère d’une date mal définie à laquelle avait été prise une photo.

Un an plus tard, il produisit encore de nouvelle photos, toujours aussi peu convaincantes. En juin 1972 deux articles sur ce sujet parurent encore, suivis en décembre par celui d’un certain Willis qui affirmait que le « trou » n’existait que sur le « plan astral ».

Au printemps 1973, la querelle battait toujours son plein et, dans le courrier des lecteurs, Palmer déclarait que les satellites sont souvent placés de telle façon qu’ils ne photographient pas une certaine zone du globe qui apparaît dès lors comme un cercle noir sur les photos. Quel revirement ! C’est précisément cela qu’il n’avait pas voulu admettre en juin-juillet 1970 !

A la vérité, il semble que Palmer s’est lui-même enfermé dans un cercle vicieux. Il ne sut sans doute jamais échapper au piège qu’il avait lui-même construit pour augmenter le tirage de ses publications.

Quand on consulte la littérature consacrée au thème de la Terre creuse, on constate d’emblée que les auteurs modernes ont copié les uns sur les autres. Ainsi, Raymond Bernard a copié Palmer et Gray Barker qui travaillait dans son sillage. Palmer se basait sur les affirmations d’Amadeo Giannini qui fut d’ailleurs le détonateur de toute l’affaire en reprenant une idée bien connue de la littérature fiction et en l’étayant arbitrairement par des paroles de l’Amiral Byrd placées hors de leur contexte ou même inventées de toutes pièces. Chose étonnante, dès 1965, Palmer laissa paraître un article de Delmar Bryant qui remettait les paroles de Byrd dans leur véritable contexte. Grâce à des documents de Byrd lui-même, Bryant avait ruiné complètement les fallacieux arguments de Giannini et ses émules. Véritable chercheur honnête et impartial, Bryant pensait que Palmer, Barker et Bernard avaient été les victimes innocentes de Giannini qu’il faut bien appeler un filou littéraire. L’avenir a prouvé que les victimes innocentes du départ devinrent rapidement consentantes !

Telle est la triste et simple vérité à propos de la théorie de la Terre creuse et de l’origine souterraine des UFO. Tout, en ce domaine, relève de l’imposture littéraire…

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24 août 2008

Carthage

374842779_299abf36d9_bEncore une petite balade à Carthage. Nous aimons bien nous y promener et nous y reposer. Il s'y dégage une présence mystique qui je ne peux expliquer.
Durant quelques semaines, je vais faire quelques aller-retours vers la région parisienne afin de finaliser un nouveau contrat qui nous occupera pendant sept ans et me permettra d'agrandir significativement la maison. Quelles sont les entreprises capables d'investir dans de la recherche sur sept ans ? Oui, le maître d'ouvrage n'est pas Français...

30 juillet 2008

Brouillon de mon nouvel article scientifique.

Comme promis la semaine dernière, je vous livre le brouillon de mon dernier article scientifique. Il a encore besoin de nombreux ajustements, notamment nous devons inclure les contributions de la part des trois autres auteurs.

Pour les nouveaux venus, il faut savoir qu'une partie du travail d'un scientifique est de publier ses travaux dans des revues ou dans des actes conférences. Ce travail est indispensable pour les quatres raisons suivantes:

  1. il permet de faire connaitre ses contributions à la communauté;
  2. c'est l'occasion de rencontrer ses collègues de l'étranger et de discuter informellement (c'est souvent durant les social events que s'initient les futures coopérations internationales);
  3. les signatures témoignent du réseau social dans lequel travaille le scientifique;
  4. le nombre de publications est, en France, la seule métrique que les gouvernants possèdent pour contrôler la portée d'un laboratoire ou d'un scientifique.

Quizz: quel sont les effets de bord du troisième et quatrième point ?

Trève de digressions, voici mon brouillon:

The Relationship Between Digital-to-Analog Converters and Scatter/Gather I/O Using RowSet.

Résumé

Recent advances in atomic algorithms and cacheable communication are usually at odds with the transistor. After years of technical research into evolutionary programming, we argue the development of Smalltalk. our focus in our research is not on whether Internet QoS and voice-over-IP can interfere to solve this quagmire, but rather on describing a peer-to-peer tool for controlling SMPs (RowSet).

3 juillet 2008

Paris, Paris, Paris.

bateau_moucheComme nous vivons en Tunisie la majeure partie de l'année, nous passons le début nos vacances à Paris. Lucas redécouvre à chaque fois les monuments de notre brave patrie.

30 juin 2008

Repenser l'enseignement de la théorie de l'évolution au lycée

par Alex Clamens et Louis Allano

Les théories scientifiques se construisent pas à pas. Celle de l'évolution comme les autres. Certes, certains fossiles manquent à l'appel. Mais profitons de ces lacunes dans les registres fossiles pour souligner la richesse des mécanismes de l'évolution.

Face à la théorie de l'évolution, le courant créationniste reste très présent dans les pays anglo-saxons, en particulier aux États-Unis où il se développe. L'envoi récent aux établissements scolaires d'un ouvrage contestant la réalité de l'évolution montre que le risque existe également en France. Il motive l'organisation à Paris, à l'automne 2008, d'un colloque national sur l'enseignement de l'évolution à l'initiative de l'Inspection générale de l'éducation nationale. Pourquoi l'enseignement de la théorie de l'évolution pose-t-il davantage de difficultés que celui des théories de la chimie ou de la physique? À cause de la dimension temporelle des mécanismes (ils s'étendent sur des millions d'années). Et aussi, parce que les difficultés sont niées plutôt que d'être analysées en toute transparence.

Nos programmes scolaires de sciences de la vie et de la Terre intègrent depuis longtemps cet enseignement, en particulier au lycée en classe de terminale scientifique. Cette position en fin de cycle secondaire est logique: ce domaine pluridisciplinaire y trouve parfaitement sa place, en parallèle avec la philosophie, et il donne un sens à l'ensemble de la discipline. Cependant, à l'image d'autres théories scientifiques couvrant de façon incomplète leur champ d'application, la théorie de l'évolution n'apporte pas de réponse à tout. Il y a un domaine où elle présente ce qui peut apparaître comme une faiblesse argumentaire: les fossiles. La succession des formes fossiles au cours du temps présente l'image de suites discontinues, sans formes intermédiaires. Ces lacunes, argument que Cuvier opposait à la théorie de Lamarck et en laquelle Darwin voyait « l'objection la plus sérieuse qu'on puisse faire à [sa] théorie », restent le maillon faible de la théorie de l'évolution. Or nous considérons que les programmes de lycée ont abordé et abordent encore ce problème d'une façon discutable.

Afin de démontrer la réalité de l'évolution tout en illustrant son caractère graduel, les manuels de terminale des années 1970 à 1990 utilisaient l'exemple de l'évolution des équidés, qui a fait l'objet d'un sujet au baccalauréat de la série Sen 1999. Le raisonnement développé dans les manuels, qui était celui attendu par les concepteurs du sujet du baccalauréat, expliquait que lors de l'évolution de ce groupe, on a assisté à une augmentation de la taille au cours du temps, que cette augmentation s'est accompagnée d'une réduction graduelle du nombre de doigts (passage de quatre à trois, puis à un) et d'un changement de régime alimentaire (passage de mangeur de feuilles à mangeur d'herbe). Ces changements étaient interprétés comme le résultat du développement de prairies, milieu favorisant les espèces rapides. Mais l'augmentation de taille des équidés fossiles n'est pas la règle au cours de ce processus évolutif, et l'analyse ne retenait que certains fossiles, justement ceux qui accréditent cette idée. Les changements dans le nombre de doigts n'ont rien de graduel, les transitions d'une forme à l'autre, qui constituent chacune des réponses mécaniques différentes, se produisent sans intermédiaires. La réduction du nombre de doigts ne constitue en rien une meilleure adaptation à la course, la comparaison des vitesses des différents mammifères d'une communauté de savane africaine montre au contraire que les monodactyles figurent parmi les plus lents.

Erreurs de raisonnement

Les deux changements (nombre de doigts et régime alimentaire) sont trop distants dans le temps pour correspondre aux mêmes pressions de sélection. Enfin, ce qui est un comble dans une discipline qui insiste sur la nécessité de respecter les échelles - tant spatiales que temporelles -, des schémas ne respectant pas les échelles de temps étaient utilisés afin de convaincre l'élève de la réalité du modèle. On avait l'impression que les éléments retenus pour l'analyse l'étaient uniquement pour valider un modèle accepté a priori, celui du caractère graduel et orienté de l'évolution, associé à la notion de progrès, et que le seul objectif était de convaincre l'élève. Comment un élève ayant reçu un tel enseignement serait-il armé pour opposer des arguments solides à un créationniste ? Ce dernier n'aurait aucune peine à discréditer le message, en expliquant qu'il fallait que les enseignants soient bien peu convaincus de la réalité de l'évolution s'ils en étaient réduits à avoir recours à de telles falsifications pour l'établir.

En 2002, les programmes de terminale S ont introduit une nouvelle manière de classer les êtres vivants, la cladistique. Ce changement mettait enfin en accord la classification et la théorie de l'évolution dans l'enseignement, en éliminant une hiérarchisation des groupes taxonomiques véhiculée par les anciennes classifications. La démarche cladistique cherchant à répondre à la question « Qui est apparenté à qui? » et non pas à la question « Qui descend de qui? », la notion de progrès disparaissait. Dans un arbre phylogénétique, les fossiles ne sont donc plus placés à la base des branches de l'arbre (aux nœuds), comme dans les anciennes représentations, mais aux extrémités. Dans un tel arbre, les nœuds sont occupés par des ancêtres communs hypothétiques. Toutefois, si l'on ne sait construire une généalogie entre espèces fossiles et espèces actuelles, on peut établir les caractères que devrait exprimer un ancêtre commun à deux clades, et on place cet ancêtre à un nœud de l'arbre.

Cette façon de décrire le vivant est inattaquable, mais elle n'apporte pas de réponse à la question de l'absence de formes intermédiaires dans les séries fossiles. Pourquoi ne pas expliquer aux élèves que l'on ne trouve pas dans les couches géologiques les séries graduelles prédites par le modèle darwinien? Que les nouvelles formes de vie apparaissent rapidement en remplacement de celles qui les ont précédées ou en cohabitant avec elles? Au lieu d'exposer les pistes actuelles de recherche face à ce problème, l'enseignement donne l'impression de l'occulter et d'ériger l'absence de formes intermédiaires en axiome.

Par le passé, les programmes de terminale dans le domaine de l'évolution faisaient croire que les formes intermédiaires existaient. Aujourd'hui, comme on ne les trouve pas, on n'en parle plus. Imaginons le boulevard ouvert aux créationnistes qui pourraient accuser les enseignants d'être passés d'une falsification à un mensonge par omission.

Un programme à moderniser

Nous pensons que ces travers de l'enseignement de l'évolution en France ont trois explications. D'abord, les nouveaux concepts en évolution passent trop lentement de la recherche à l'enseignement; cette lenteur est moins flagrante en biologie cellulaire ou en géologie, domaines qui remettent moins en cause la vision que l'homme a de lui-même. Prenons l'exemple représentatif de l'interprétation évolutive de l'origine et du maintien du sexe. Les difficultés soulevées par cette question et la diversité des réponses possibles sont apparues avant les années 1980. Pourtant, il a fallu attendre le début des années 2000 pour commencer à voir l'enseignement abandonner l'idée simpliste que le sexe a été sélectionné par sa capacité à créer de la diversité - et par conséquent une valeur adaptative -, une idée à laquelle se limitent malheureusement encore des ouvrages récents de niveau universitaire. Rappelons que si la reproduction sexuée favorise le maintien des espèces à long terme en renforçant la diversité, elle permet aussi l'élimination des mutations délétères. Au contraire, à court terme, la sélection favorise les individus se reproduisant à l'identique de façon asexuée, car ils propagent plus rapidement leurs gènes dans les milieux favorables.

Deuxième raison, plus importante à nos yeux: pendant une grande partie du XXieme siècle, la communauté scientifique française a manifesté une résistance notable face au darwinisme. La vision lamarckienne du vivant, avec un transformisme orienté vers le perfectionnement et l'orthogenèse (l'évolution prédéterminée) s'accordaient mieux avec sa tradition catholique que la prédisposition due aux gènes, sous-jacente au principe de la sélection naturelle de Darwin. Ces réserves face au darwinisme n'ont pas totalement disparu. Ainsi, dans certains manuels actuels, seule est mentionnée la survie de l'espèce la mieux adaptée, tandis que les notions d'individu et de gène égoïstes sont occultées. Or l'individu sélectionné est celui qui transmet le maximum de ses gènes, c'est-à-dire qui a une descendance nombreuse, et peu importe la survie de l'espèce.

Troisième raison, le contenu des programmes résulte nécessairement de choix dictés par le volume horaire de chaque discipline. Dans l'écriture des programmes actuels, la nécessité d'introduire la cladistique s'est manifestement faite au détriment de la compréhension des mécanismes de l'évolution. Il serait judicieux de donner davantage de place à ce dernier aspect, ce qui permettrait justement d'aborder le problème des lacunes dans les séries de fossiles. Surtout que divers modèles existent pour expliquer l'absence de formes intermédiaires. Ces réflexions doivent être présentées aux élèves, en parallèle avec les zones d'ombre qu'elles cherchent à combler.

Il n'est nullement question de ne plus enseigner la théorie de l'évolution sous le prétexte que c'est une notion complexe. Comme pour l'enseignement de toute théorie scientifique, la théorie de l'évolution biologique se doit d'être établie à partir de faits, afin d'en montrer la puissance sans en occulter les limites. Seule cette démarche peut permettre à un élève de faire la part du vrai et du faux dans les discours auxquels il sera confronté dans sa vie d'adulte. Mais peut-être manque-t-il encore à l'enseignement une certaine culture du doute, d'un maniement délicat, mais indispensable à toute démarche scientifique.

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11 février 2008

Week end au calme

monopolyJ'ai passé le week end chez mes parents. C'était l'occasion de me ressourcer. J'adore cette impression du temps qui ralentit lorsque je suis chez eux. Nous avons encore joué au monopoly (voir la photo). J'aime ce jeu pour les valeurs qu'il véhicule. Lucas est déjà captivé et n'arrête pas de jouer
avec mes billets.
Mon demi-frère, Micheal, est passé dimanche. C'est un bout-en-train avec qui je passe d'excellent moment. Mais ce week end, nous nous somme légèrement disputé pour des bêtises qui ne valent pas le coups d'être relatées ici. Cela nous arrive de temps en temps mais nous refaisons toujours la paix. J'espère qu'il ne va pas chercher à me contredire juste pour m'embêter.

23 janvier 2008

Bienvenue à Nathan

naissance
Nathan est arrivé lundi dernier à 1h30.
Il pèse 3 kg et 50g et se porte bien.

20 janvier 2008

Créationnisme et dessein intelligent

par Pascal Picq
Paléoanthropologue. Maître de conférence au Collège de France

La première confrontation entre l'évolutionnisme et le créationnisme eut lieu é l'Université d'Oxford en octobre 1860. Elle opposa l'évêque Samuel Wilberforce à Thomas Huxley, l'ami fidèle de Darwin. D'un c6té, l'affirmation d'une vérité sur la Création attestée par les textes sacrés avec l'homme à l'image de Dieu; de l'autre, une théorie scientifique et matérialiste. Une opposition irréductible entre ceux qui disent détenir la vérité et ceux qui construisent un édifice de connaissances qui ne prétend pas à la vérité absolue, si ce n'est dans l'objectivité de la méthode scientifique accessible à tous.
Auparavant, les théories transformistes avaient déjà heurté le dogme du fixisme (le créationnisme), c'est-à-dire la croyance en un monde créé tel quel par Dieu. En France, au XVIIIe et au XIXe siècles, Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire subirent les attaques virulentes d'un Georges Cuvier, par ailleurs vice-président de la Société biblique. Ce même Cuvier défendait le catastrophisme, selon lequel les espèces n'évoluent pas, mais peuvent disparaître à la suite de catastrophes naturelles. Cette théorie d'essence fixiste, fut reprise par les créationnistes en raison de son analogie avec le Déluge biblique.

La théologie naturelle

En Angleterre, à la même époque la tradition naturaliste allie la science et la religion au sein d'une théologie naturelle dont le père est William Paley (1743-1805). Son livre influença le jeune Darwin qui, s'il n'avait pas embarque sur un bateau pour un grand voyage, serait devenu pasteur. D'après la parabole de Paley, si un jour un homme arrivait sur une île déserte et trouvait une montre, alors, émerveillé par ses rouages et ses mécanismes, il ne pourrait qu'invoquer l'existence d'une intelligence supérieure seule capable d'une telle réalisation Le méme raisonnement est appliqué par les partisans du créationnisme devant les merveilles du monde vivant. On aborde une longue pensée dominante en Occident qui, découvrant grâce aux sciences les lois de la nature, considère le Créateur comme le Grand Horloger de l'Univers. Les scientifiques auraient pour seule tache de trouver les lois que Dieu a mises en oeuvre pour la bonne ordonnance de l'Univers: les découvertes des physiciens et des naturalistes révèlent le génie Divin.
La théologie naturelle s'exporte aux États-Unis été différents courants protestants, dont les évangélistes en font presque un dogme qui, comme il s'agit de « science » est enseigné dans les jeunes universités. Le Nouveau Monde favorise ce mouvement, car selon les diverses traditions du protestantisme, les croyants s'inspirent d'une lecture directe de la Bible, premier fondement de leurs sociétés. Cela conduit à une diversité étonnante de courants religieux, mais tous restent attachés à leur interprétation littérale des textes. Le fondamentalisme protestant si actif de nos jours prend sa source dans cette tradition. Si la théologie naturelle, presque tricentenaire, décline dans l'Europe laïque, elle se maintient outre-Atlantique pour réapparaître de façon sporadique, notamment quand les conservateurs sont au pouvoir.

L'évolution, les religions et le dessein intelligent

L'église catholique a d'abord condamné la théorie de Darwin. Cependant plusieurs hommes de science et d'église s'y sont intéressés et ont tenté de concilier la théorie scientifique et la tradition. Contrairement à ce que prône l'église réformée, la signification des textes sacrés est, pour l'église catholique, l'affaire des seuls théologiens et des instances de l'église: il n'y a donc pas de tradition créationniste chez les catholiques où science et religions relèvent de deux magistères différents. En revanche, la doctrine de la foi et le dogme sont incompatibles avec le matérialisme de la théorie de l'évolution. Au final, l'église catholique est d'une certaine façon darwinienne. à côté de la position officielle, on tolère des expériences et la variabilité, qui peuvent se révéler utiles. Après la réhabilitation de Galilée et l'esprit de modernisation de Vatican II, Jean-Paul II à admis devant l'Académie pontificale des sciences que « la théorie de l'évolution est plus qu'une hypothèse ».
Dans un premier temps, la théorie de Darwin a plutôt été bien acceptée par les musulmans. Le Coran ayant été dicte par Dieu, aucune théorie ne peut prétendre en contester la vérité: la foi est inattaquable. Dés lors, le Coran reprend le texte de la Genèse de la Bible, mais, pourtant, il ne précise pas que les espéces sont fixes.
D'une façon générale, les religions du Livre ne font pas bon accueil à la théorie de l'évolution. On note des attitudes diverses dans chacune des trois grandes religions. Par exemple, les chrétiens orthodoxes se révèlent plutôt hostiles, les catholiques intégristes ne veulent rien entendre alors que la théorie de l'évolution est plutôt admise par la majorité des autres. Dans l'univers fragmenté des anglicans et des protestants, la diversité des attitudes est aussi grande, avec une forte tradition fondamentaliste et créationniste. Les autres grandes traditions religieuses ou spirituelles, comme le bouddhisme, s'accordent plutôt bien avec la théorie de l'évolution. En fait, dés que l'on admet une origine du monde depuis le néant - une création ex nihilo -, on se trouve en opposition avec le matérialisme de l'évolution.
Les avancées des sciences et la découverte de ses lois conduisent a deux conceptions du rapport à Dieu que Voltaire résume bien en distinguant, d'une part, le théisme où Dieu intervient constamment dans les affaires de l'Univers et, d'autre part, le déisme où Dieu a installé des lois au moment de la Création et n'agit plus directement. Le créationnisme est lié au théisme alors que le dessein intelligent, dont le credo est une évolution guidée par un être intelligent et supérieur (l'Univers a un dessein) s'inspire du déisme.
Le dessein intelligent, un avatar du créationnisme, est né lorsque la Cour suprême des Etats-Unis a jugé que seules les théories scientifiques peuvent être enseignées dans les établissements publics. Dés lors, le créationnisme ne pouvant être inscrit dans les programmes, ses partisans ont change leur fusil d'épaule et ont tenté de présenter leurs idées de façon plus scientifique, fondant le dessein intelligent qui n'est autre que la nouvelle théologie naturelle où le mot Dieu est absent. Ils ont notamment adopté le transformisme de Lamarck, moins pour son principe que pour le recours à une « tendance a se perfectionner ». Dans les sciences modernes, le dessein intelligent prend le nom de principe anthropique: s'il y a des hommes, c'est parce que les paramètres de l'Univers ont été ajustés pour que l'homme apparaisse. En fait, la naissance du dessein intelligent n'est qu'un exemple des multiples affrontements qui ont conduit les opposants à la théorie de l'évolution - créationnistes où partisans du dessein intelligent - devant la justice. Nous évoquerons ici quelques-uns des procès où ils ont été impliques.

Les procès du singe

Le premier « procès du singe » se tint à Dayton dans le Tennessee en 1925. L'enseignant John Scopes fut jugé pour avoir enseigné que l'homme descend d'un animal inférieur, ce qui était contraire à la loi de cet État. En fait Scopes était volontaire pour provoquer un procès afin qu'à terme cette loi soit déclarée non conforme à la Constitution. Ce fut un échec: il fut condamne à une amende et la loi, et d autres similaires dans des États du Sud, restèrent en vigueur jusque dans les années 1960. La première manche fut remportée par les créationnistes ce fut la seule.
Le deuxième procès du singe eut lieu Little Rock dans l'Arkansas au début des années 1980. Une enseignante de biologie a porte plainte parce qu'une directive de la commission de l'enseignement l'obligeait à enseigner à temps égal la théorie de l'évolution et la « science de la Création ». La décision détournait un principe  de laïcité en affirmant qu'il est important pour la formation des élèves qu'ils puissent se faire une opinion sur diverses interprétations des origines. D'une part, les créationnistes prétendent que la théorie de l'évolution n'est qu'une interprétation et, d'autre part, ils affirment qu'ils détiennent une science équivalente, celle de la Création décrite dans la Bible.
Les créationnistes furent opposés à des philosophes et des scientifiques soutenus par des associations laïques et d'enseignants mais aussi par des dignitaires des religions catholiques, protestantes et juives.  Le débat n'était donc pas celui de la science contre la religion mai celui de la laïcité. Michaël Ruse, épistémologue, expliqua au juge ce qu'est la science: « Une méthode d'interrogation du monde fondée sur des modèles et des hypothèses dont les implications doivent être validées et surtout testées par l'observation et l'expérimentation. La théorie de l'évolution répond à tous ces critères, mais pas le récit de la Création. »
Le juge entendit cette définition et déclara que cette loi du « temps équitable » allait à l'encontre du premier amendement de la Constitution qui interdit l'enseignement d'une religion dans les écoles publiques. Cette décision fit jurisprudence puisque par la suite toutes les lois similaires adoptées dans de nombreux États furent abrogées pour cause d'inconstitutionnalité. Les créationnistes développèrent le dessein intelligent peu après cet événement.
Le troisième procès du singe se tint à Dover, en Pennsylvanie, en 2005. Les motifs du procès étaient exactement les mêmes que dans le cas précédent, mats cette fois c'est l'enseignement du dessein intelligent en classe de biologie qui était jugé. Huit familles se sont opposées à la décision du conseil de Dover (Pennsylvanie) de présenter lors des cours de biologie la théorie religieuse de la création divine au même titre que le darwinisme. La décision fut sans appel: le dessein intelligent, même paré de ses atours pseudo-scientifiques, ne repond pas plus aux critères de scientificité que le créationnisme.

La clef: l'enseignement

Les conclusions de ces deux derniers procès sont d'autant plus remarquables que les juges sont croyants et pratiquants. L'enjeu dépasse la fausse opposition science contre religion et se situe bien sur le terrain de la laïcité. Le Wedge Document publié sur le site de l'Institut Discover, à Seattle maître d'oeuvre, parmi d'autres, du dessein intelligent décrit la stratégie des évangélistes fondamentalistes: enfoncer un coin (wedge) dans la laïcité pour installer une théocratie. Dans cette stratégie, l'éducation et les programmes scolaires sont le premier enjeu face à la théorie de l'évolution.
Le créationnisme est issu d'un courant minoritaire des religions du livre qui se diffuse comme un cancer de la pensée et de la laïcité. Comme tel, il constitue plus une menace pour la liberté de conscience et de croyance que pour la science, autrement dit pour la liberté de croire comme de ne pas croire, l'essence même de la laïcité.
La France maintient un héritage sacralise du principe de laïcité. La loi de 1905 et le caractère centralise de l'Éducation nationale nous protègent des offensives des créationnistes. Seulement cet esprit ne règne pas dans toutes les classes des collèges et des lycées et encore moins dans les classes de biologie. Mais les créationnistes sont fort habiles, car ils arrivent sur un terrain propice au travers du dessein intelligent. La forte tradition antidarwinienne de notre exception culturelle, l'adhésion à toutes sortes de vitalismes, de transcendances et de finalismes de notre culture, notre enseignement des disciplines scientifiques de plus en plus éloigné de la science comme mode d'interrogation du monde favorisant l'arrivée du dessein intelligent avant celle des avatars créationnistes.
Il faut maintenir et renforcer l'enseignement de la théorie de l'évolution et tout particulièrement celui des origines et de l'évolution de la lignée humaine. Pourquoi les origines de l'homme ? Parce que nous touchons à une question universelle ! La science est arrivée tardivement sur ce terrain, mais avec quelles avancées en un peu plus d'un siècle ! Il faut aussi réorganiser les programmes, comme en philosophie, en histoire et en littérature pour enseigner l'histoire des idées, des religions, des cultures... et ouvrir des espaces d'échanges et de discussions, mais pas en classe de science ! La science ne prétend pas tout expliquer et ne peut pas tout toute seule. Sans elle et sans la laïcité plus rien ne sera possible. La fin de notre évolution.

10 décembre 2007

Le temps qui file

J'aurai aimé écrire un article sur mes amis libyens avec qui je travaille et qui sont souvent traînés dans  boue alors qu'ils font un travail de recherche remarquable sur les outils de contrôles automatiques de la population. Leurs outils sont d'ailleurs repris par la communauté urbaine londonienne.

J'aurai aimé écrire un article sur mes amis libyens mais je n'ai pas le temps. Je viens de recevoir un avis de publication d'un de mes articles scientifiques que j'ai écris en juin dernier. D'autant plus que Nathan arrive dans un mois...

Voici une copie de mon papier: Hypha: Ubiquitous Modalities on Electrical Engineering

21 novembre 2007

Je me souviens...

... De cette époque bénite où mon frère m'a présenté une de ses connaissances blogiques. L'individu en question est un vendeur en cotillon qui trompe son ennui en recopiant des textes herméneutiques datant des années 70 ayant pour thème central: « les ET ont peuplé la terre, créée les hommes, puis les ont abandonné ». Il est amusant car étant persuadé d'être le primo auteur de sa prose et d'être porteur de la vérité révélé, il ne peut que nier tout apport extérieur à son discours qu'il soit négatif (critiques de ses textes) ou positif (aide). Cela se traduit généralement par des insultes. Les observateurs ont remarqué très tôt son isolement et son manque d'ami entraîné par sa fermeture autour de son œuvre.
C'est dans ce contexte que j'ai eu le courage et le dévouement de corriger certains de ses textes afin de les rendre hermétiques à la critiques et ainsi sortir son auteur de sa solitude. Cela n'a pas manqué, cet ami blogueur me déteste.

Il y a quelques mois, il publiait un article montrant une photo floue, datant des années 50, du plus gros monolithe taillé par l'homme. Ce dernier est visible à Héliopolis. Le texte laisser entendre, sans aucune preuve, que ce bloc ne pouvait pas être l'œuvre de l'homme. Encore une fois, l'auteur nous régalait des procédés intellectuels propres aux imposteurs:

  • affirmation gratuite, manque de preuve. Seule solution lorsque les preuves n'existent pas;

  • raccourcis intellectuels afin de flatter l'égo des lecteurs (« je comprend donc je suis extrêmement supérieur »);

  • intoxication verbale pour perdre le lecteur dans le flot de paroles.
  • insultes quand nous cherchions à l'aider à produire un document de meilleure qualité. Impossibilité de se remettre en cause.

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Dans ce contexte, quelle ne fût pas ma surprise lorsque j'aperçusse la brève ci-dessus dans une revue scientifique diffusée en kiosque. L'auteur nous montre que l'on peut parler de monolithes géants avec toute la rigueur qui s'impose.
Détaillons:

  • L'auteur introduit l'objet de son étude.
  • Il  rappelle  l'état des connaissances actuelles.
  • Puis il annonce la contribution de l'article.
  • Ensuite viennent la démonstration étayant sa thèse:
    • un canal est partiellement découvert par hasard;
    • on cherche systématiquement le reste du canal.
  • Il conclut en reliant la démonstration à sa contribution.
  • L'auteur cite ses sources qui j'ai put retrouver facilement sur l'internet.

Le plus important dans cette démarche est que toutes les preuves sont accessibles et vérifiables. Il suffit, entre autre, de se rendre sur place pour demander à voir les relevés effectués par les chercheurs et éventuellement pratiquer ses propres recherches. L'auteur ne se cache pas derrière une symbolique qu'il ne comprend pas lui même, comme le fait mon ami blogueur.

J'espère que la méthode de cet article inspirera mon ami blogueur. À moins que tout cela ne soit finalement trop ésotérique pour lui.

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